Les 10 houblons NEIPA à ne pas rater en 2025 : classiques et nouvelles bombes aromatiques

Les NEIPA… Ce style a marqué toute une génération de brasseurs et de beerlovers – moi la première. J’ai découvert ce style en 2018, alors qu’on vivait au Mexique, à Monterrey. À l’époque, Eduardo et moi n'étions pas très équipés et on fermentait en seau plastique sous 35°C, sans levures kveik ni cold crash, mais avec beaucoup d’enthousiasme. Un jour, coincée dans un embouteillage, je tombe sur un post d’un groupe Facebook américain : on y parlait d’une IPA sans amertume, ultra fruitée, presque comme un jus de fruit. BINGO. Mon obsession était née. Il m’a fallu du temps pour vraiment me lancer (merci la Juicy Haze IPA de New Belgium pour le déclic), mais aujourd’hui, je ne compte plus mes brassins, ni mes essais de combos de houblons. Ma plus grande fierté ? Une Session NEIPA au houblon Eclipse. Dans ce style, chaque ingrédient compte, mais le houblon est le roi. C’est donc sans plus attendre que je vous présente mon Top 10 des houblons pour NEIPA en 2025 – entre valeurs sûres, nouveaux chouchous et surprises aromatiques.

Top 10 houblons pour NEIPA en 2025

#10 - Houblon Citra, l’évidence indémodable

N’allez pas me dire que ce premier choix vous étonne, je ne vous croirez pas ! Le Citra, qu’on le veuille ou non, c’est LE houblon préféré des brasseurs, c’est comme ça et ce, depuis 2016. Certains en sont fatigués, certains le rejettent et, dans un sens, je peux le comprendre tant on le voit à toutes les sauces MAIS si on le voit autant, ce n’est pas un hasard : il excelle dans les NEIPA avec ses notes tropicales et d’agrumes. Du fait de sa popularité, je pense que c’est l’un des houblons les plus reconnaissables et même si ce n’est plus très original de l’utiliser, ça reste une valeur sûre, je le vois presque comme un houblon doudou, on sait où on va quand on l’utilise et c’est tout simplement vers un jus intense, fruité et ensoleillé. Je parlais justement de ce phénomène dans l’une de mes dernières vidéos, où vous pourrez découvrir ce qui se cache derrière le succès incontestable du Citra (et du Mosaic !).

#09 - Houblon Galaxy, le cocktail tropical venu d’une autre planète

Bon, pour rester dans les fruits tropicaux, j’ai choisi le houblon Galaxy, représentant d’un pays lointain : l’Australie. Si jusqu’à il y a quelques années, une NEIPA se faisait principalement avec des houblons américains, il faut dire que les variétés australiennes sont loins d’être en reste et regorgent de notes fruitées d’une intensité à l’image de la réputation du pays dans d’autres domaines (la taille de leurs insectes par exemple ..). Résultat : des houblons aux acides alpha qui dégomment tout : 17% pour le Galaxy, 19% pour l’Eclipse, ou encore 18% pour le Vic Secret (comparé à la moyenne de 12% pour le Citra, avouez qu’il y a ici un potentiel non négligeable d’intensité). En bref, le Galaxy c’est un houblon qui sent bon le sable chaud et les vagues qui vous caressent les pieds avec des notes de goyave, de pêche et d’orange. On en redemande !

#08 - Houblon Sabro, Hate it or love it

Le houblon Sabro, vous l’avez certainement vu passer l’année dernière, il a fait couler beaucoup d’encre et s’est petit à petit vu dessiner une réputation assez polémique. En gros, on l’aime ou on le déteste. Avant de le tester, je me demandais régulièrement pourquoi autant de passions autour de cette variété, puis j’en ai fait un single hop, et j’ai eu ma réponse haha. Pour moi, ce houblon est tellement intense qu’il faut le doser avec beaucoup de parcimonie, au risque de saturer la bière et d’en faire quelque chose d’écoeurant, rappelant le parfum. Ok au premier abord, on peut voir ça comme un défaut mais on peut également le retourner à son avantage : il suffira d’une quantité bien moindre qu’avec n’importe quel autre houblon pour obtenir des notes intenses ! Je rajouterai une deuxième particularité à ce houblon : selon les personnes, sont profil aromatique sera perçu de façon très différente. Là où je perçois principalement du litchi à plein nez, accompagné de mangue, Alexandre du fameux podcast Sirotons le Houblon perçoit des notes de caramel et de vanille et Sylvain, le Lutin Brasseur sent des notes de coco et de mangue. En résumé, un houblon remarquable de par sa singularité, à tester pour vous faire votre propre avis.

#07 - Houblon Amarillo, l’allié sur qui on peut compter

Variété américaine commercialisée au début des années 2000, l’Amarillo n’a plus grand chose à prouver aujourd’hui : un profil résolument citrique et légèrement floral qu’on peut mettre en valeur seul ou en accompagnement d’autres houblons. On a d’ailleurs bien envie de le (re)tester quand on voit les plus grandes brasseries françaises l’utiliser ! Pour exemple :

• la Brasserie Fauve avec ses différents combos :
• « Poésie urbaine », une NEIPA DDH - Krush, Amarillo, Idaho 7
• « Perles de pluie », une DIPA DDH - Amarillo, Citra
• La Brasserie Prizm avec notamment la « Brum Boys », une NEIPA DDH - Amarillo, Mosaic, Nectaron

Images tirées de www.fauvebiere.com et www.prizmbrewing.com

#06 - Houblon HBC 1019, le petit nouveau qui a tout d’un grand

Le houblon HBC 1019 est une variété très récente qui est décrite comme ultra intense. Attendez-vous à un puissant mix qui ratisse large en terme de palette de notes. Ça va du melon à la pêche et à la noix de coco en passant par l’orange et la banane caramélisée. Tout un programme ! Vu la description, c’est un houblon qui gagnera certainement à être utilisé en single hop, à l’image de la NEIPA DDH de la Brasserie Popihn ou la Double NEIPA de chez Piggy Brewing. Brasserie qui n’a d’ailleurs pas hésité à proposer une autre NEIPA, DDH cette fois, en combinant le HBC 1019 avec le Mosaic. C’est un houblon que l’on va probablement voir de plus en plus sur le devant de la scène cette année, à voir s’il réussira à prendre sa place et durer dans le temps ou, au contraire à disparaitre peu à peu des radars.

#05 - Houblon Mosaic, le roi du combo

Justement, profitons de ce dernier combo HBC 1019 - Mosaic pour introduire cette merveilleuse variété qu’est le Mosaic ! En terme de combo, il est difficilement dissociable du Citra, en tout cas dans l’imaginaire collectif mais, après avoir mené une petite enquête auprès des dernières sorties de nos brasserie préférées, j’ai été surprise de voir qu’il est très, très, très souvent utilisé accompagné d’autres variétés tout aussi fruitées et intenses. Petit florilège, qui vous donneront peut-être des idées :

• Brasserie Fauve :
• « Golden Hour », une IPA - Citra,  Mosaic, Barbe Rouge
• « Mariage à Vegas », une Double IPA - Krush, Mosaic, Talus
• « Rejaillir le feu », une Hazy IPA - Mosaic, Simcoe, Sabro
• Combo confirmé avec « L’Histoire continue », une Double NEIPA DDH - Sabro, Simcoe, Mosaic
• Brasserie Popihn :
• Triple NEIPA x Prizm - Citra, Nelson Sauvin et  Mosaic
• DIPA DDH x Moersleutel - Nectaron, Nelson Sauvin, Mosaic

Images tirées de www.fauvebiere.com, www.bieronomy.com et www.drinks-explorer.com

En bref, des exemples comme ça, il y en a à la pelle. Pour résumer, je dirais que le houblon Mosaic, c’est un petit bijou ultra polyvalent, qu’on aime d’amour.

#04 - Houblon Bru-1, un come-back espéré (par moi)

Ah le Bru-1, un houblon qui me fait rêver grâce à une description aromatique qui sort de l’ordinaire : avec lui, ça serait de l’ananas à plein nez et des fruits blancs. Houblon assez confidentiel, je pense que la scène craft gagnerait tellement à l’utiliser dans plus de bières ! J’ai tout de même trouvé un ou deux spécimens, notamment une IPA DDH de chez Prizm pour un combo BRU-1, Citra, Vic Secret.

#03 - Houblon Krush, le nouvel incontournable

Anciennement HBC 568, le houblon Krush est une variété très récente, promise à un avenir radieux. Et pour cause, à lui seul, son profil aromatique crie « NEIPAAAA », je vous laisse le constater par vous-même : mangue, goyave, litchi, agrumes avec de légères notes herbacées. Alors, ça vous parle ? En me basant sur cette description, je le vois dans la lignée du Citra, du Mosaic ou encore du Galaxy, un houblon intense, à utiliser seul ou à plusieurs. Même si je n’ai pas encore eu l’occasion de le tester personnellement (mais ça ne serait tarder), je vous joins pour preuve quelques exemples, encore et toujours de nos brasseries préférées, qui semblent déjà l’avoir bien adopté :

• En single hop comme chez Brussel Beer Project (en SMASH), Brasserie du Grand Paris (DDH NEIPA) ou encore chez Fauve (« Premier amour »), dans une NEIPA
• En combo comme chez Brasserie du Mont Salève (NEIPA - Krush, Citra), Popihn (Cold IPA - Krush, Simcoe) et enfin encore et toujours Fauve avec « Poésie urbaine », une NEIPA DDH - Krush, Amarillo, Idaho 7, que je mentionnais plus haut.

Images tirées de www.beerproject.be, www.bieronomy.com et www.drinks-explorer.com

#02 - Houblon Nectaron, cap sur de nouvelles notes aromatiques

Bon, pour commencer, je dois vous dire que ça a été très dur pour moi de départager les deux premiers houblons de ce classement, que je considère comme deux monstres d’intensité et de fruits, mais chacun à sa façon. Commençons donc par le Nectaron, qui offre de belles notes de fruits tropicaux, d’ananas, de fruit de la passion, de pêche et de pamplemousse. Vous le sentez le bon gros smoothie dans votre bouche ? J’en ai les papilles qui s’activent rien qu’à lire cette description. Le Nectaron c’est l’un des houblons phares de cette année, on commence à beaucoup le retrouver et - vous me voyez venir - notamment dans la plupart des brasseries que j’ai nommées tout au long de cet article. Fauve a même récemment sorti la « NZ Series 2025 » : deux single hop mettant en avant deux houblons néo-zélandais : le Nectaron et … le Nelson Sauvin.

#01 - Houblon Nelson Sauvin, l’intensité élégante

Pour moi, le grand gagnant de ce classement, c’est un houblon aussi intense qu’élégant, il est doux, ultra expressif, offre des notes qui permettent de voir la NEIPA sous une nouvelle facette, et ça fait du bien. En plus de l’ananas, de la mangue, du fruit de la passion, et de la pêche, le Nelson Sauvin peut aussi développer un côté raisin blanc, si caractéristique de cette variété. Il n’y a pas à dire, la Nouvelle-Zélande est de plus en plus mise à l’honneur dans les NEIPA, pour notre plus grand plaisir.

Voilà, j’espère que vous aurez apprécié ce petit florilège de houblons tous plus intéressants les uns que les autres. Les variétés américaines ont encore de beaux jours devant elles mais elles laissent de plus en plus de place à de nouveaux acteurs, principalement australiens et néo-zélandais. Quand on dit que l’endroit où pousse le houblon aura son importance sur son profil aromatique, je pense que les houblons néo-zélandais ont vraiment un profil à part, rempli de leur propre terroir et qui change de tout ce qu’on connais déjà depuis des années. Une touche originale donc, qui donne de nouvelles perspectives et ça, ça fait du bien. Dans la même idée, je pense qu’il faudra garder un oeil sur les houblons européens modernes, à l’image des variétés telles que le houblon Solero venu d’Allemagne, l’Harlequin venu d’Angleterre et bien sûr, le Barbe Rouge ou encore l’Elixir français. Des variétés plus qu’encourageantes qui donnent envie de s’essayer à une French NEIPA comme on a pu le faire en se frottant aux copains de BNB Brewers, et pourquoi pas une European NEIPA ? :) N’hésitez pas à partager vos propres impressions sur ces houblons et votre petite sélection, j’ai hâte de vous lire.